La détection d’intrusion est-elle utile ?
Partie 1/2 - Détection d’intrusion et mesures organisationnelles
Lorsqu’une personne veut assurer une protection contre le cambriolage, elle pense immédiatement à la détection électronique des intrusions. Cependant, il faut d’abord se demander si une telle installation est bien utile dans les circonstances données.
Que fait la détection d’intrusion ?
Il existe différentes technologies utilisées pour la détection électronique des intrusions, telles que la détection de mouvement, la détection magnétique, la détection d’intrusion par bris de verre, la détection par faisceau, les caméras intelligentes, etc. Les technologies choisies enverront un signal à la centrale de l’installation de détection des intrusions en cas d’intrusion dans un bâtiment ou une pièce.
Ce signal peut, par exemple, être envoyé à une salle de contrôle (entreprise externe avec une permanence 24 heures sur 24, 7 jours sur 7) qui le captera et, en fonction du contrat, contactera par exemple un responsable du propriétaire pour vérifier l’alarme ou envoyer sa propre équipe d’intervention.
Dans tous les cas, le délai entre la détection de l’intrusion et l’arrivée sur les lieux (de la personne qui vient constater le déclenchement de l’alarme) sera de l’ordre de 5 minutes à une demi-heure. L’intrus le sait et limite sa présence à un maximum de 3 à 5 minutes malgré qu’il ait été détecté et malgré une éventuelle alarme sonore. Il y aura des dégâts causés par le cambriolage des objets auront également été volés.
Un système de détection détecte l’intrusion mais ne l’empêche pas, à moins qu’il ne dissuade l’intrus.
Quand utiliser la détection d’intrusion ?
L’efficacité de la détection électronique des intrusions augmente en fonction du degré des mesures mécaniques et organisationnelles prises. On commence par prendre des mesures mécaniques et organisationnelles et, si elles sont utiles, on les complète par des mesures électroniques.
L’idée est d’utiliser des mesures organisationnelles pour s’assurer qu’il n’y a pas d’intérêt à l’intrusion. Si cet « intérêt » existe, des mesures mécaniques sont alors prises pour s’assurer qu’il ne sert à rien d’entamer l’intrusion - car il sera difficile d’entrer. Enfin, s’il y a une tentative malgré les mesures précédentes, on peut faire en sorte que cette tentative soit détectée.
Il est préférable d’établir une analyse des risques qui permettra de dresser un inventaire des points faibles. L’histoire de la chaîne et du maillon le plus faible...
Mesures organisationnelles
On pourrait parler de mesures dissuasives. Voici quelques exemples :
- Les tiers n'ont pas vue sur les objets de valeur.
- Les rideaux sont fermés en dehors des heures d’ouverture ou lorsque la lumière est allumée.
- Les visiteurs / personnes non autorisées n’ont pas de vue sur les coffres forts, les serveurs, les biens attrayants par les fenêtres.
- Utilisation de PC mobiles dans des lieux publics ou des zones visibles par le public. Les appareils non mobiles sont ancrés.
- Limiter l’accès des tiers (visiteurs, livreurs, transporteurs...) au strict nécessaire.
- Exclure ou limiter l’utilisation de l’argent liquide.
- Un plan de clés judicieux et une gestion stricte des clés. Un système de verrouillage intelligent permet d’éviter les trousseaux de clés avec étiquettes. On peut opter pour des technologies plus récentes comme contrôle d’accès par code, badge, emprunte,…
- Les portes et les fenêtres accessibles sont verrouillées et on ne laisse pas les fenêtres ouvertes en oscillo-battant.
- Une procédure incontournable pour verrouiller les bâtiments et activation d’une éventuelle détection électronique.
- Signes de présence prévus en cas d’absence, par exemple éclairage intérieur avec des interrupteurs horaires. Un parking vide indique clairement que personne n’est présent.
- Un éclairage extérieur permanent suffisamment puissant ou un déclenchement en cas de mouvement.
- Rendre inaccessibles les « outils » et aides possibles (par exemple, les échelles) pour les cambrioleurs.
- Patrouilles effectuées par une entreprise de sécurité ou par la police. On peut informer la police locale de ses initiatives et convenir avec les voisins de s’associer à une entreprise de sécurité.
- Visibilité des entrées potentielles depuis la voie publique. Limiter la plantation et tailler régulièrement.
- Débrancher l’alimentation électrique lorsqu’elle n’est pas utilisée.
- Inventaire et enregistrement des objets de valeur. L’enregistrement permet de retrouver plus facilement les biens volés et rend leur revente plus difficile.
(Suite de l’article dans la deuxième partie : Mesures mécaniques et électroniques)